Un ébéniste singulier
À la suite d’une décision du Contrôleur général des finances, Louis Thiroux de Crosne, Conseiller du roi et Lieutenant général de police de Paris, demanda à la corporation des menuisiers-ébénistes de recevoir Jean Benneman à la maîtrise.
Par contravention aux règles corporatives, son admission exceptionnelle fut enregistrée le 3 septembre 1785 sous l’identité erronée de Guillaume Beneman, comme le rappelle son estampille « G. BENEMAN ». À partir de cette période, et au moins jusqu’en 1794, il réalisa des ouvrages en ébénisterie pour le Garde-Meuble de la Couronne, devenu ensuite, et pour un temps, Garde-Meuble national.
Entre 1786 et 1789, l’ébéniste fut étonnement l'employé d’une « délégation de service public » confiée par l’administration royale au sculpteur sur bois Jean-Baptiste Hauré. Le but de cette organisation, aussi originale que moderne, était de mieux maîtriser la commande et de réaliser des économies.
La suppression de cette « régie » artistique en 1789 constitua un tournant dans la carrière de Benneman. À compter de cette date, l’ébéniste continua à satisfaire la commande de Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray sans interruption jusqu’en 1792, reprenant ainsi en son nom et pour son compte les locaux, le fonds d’atelier et l’équipe déjà constituée.
C’est pourquoi, l’étude de l’œuvre de Benneman s’articule en deux temps : la période comme sous-traitant de la « régie Hauré » entre 1786 et 1789, et la période en tant qu’’entrepreneur individuel de 1789 à 1799.