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Meubles d'exception
Guillaume Bennemann
Paris ébéniste, Paris cabinetmaker

Plus de 2 000 meubles documentés pour un montant global supérieur à 190 000 Livres comptent ce que Benneman livra au seul Garde-Meuble de la Couronne entre 1786 et 1792.

 

Les ébénisteries des ateliers de la rue du Forez étant très variées, la place du mobilier d’exception reste proportionnellement faible, mais la plus emblématique. Sous l’Ancien Régime, les destinataires furent essentiellement les membres de la famille royale, les personnes de leur entourage proche ou occupant de hautes fonctions.

 

Indépendamment des créations originales, les transformations de meubles existants ont nécessité une importante mobilisation des « ateliers Benneman ». Tel fut le cas des quatre commodes acquises en 1786 pour 6 000 Livres par le Garde-Meuble auprès du marchand-mercier Philippe-Ambroise Sauvage. Réalisées par Joseph Stöckel pour le comte de Provence, frère de Louis XVI, les quatre meubles originaux devinrent sept commodes au prix de 25 758 Livres d’interventions de Benneman. Ainsi en est-il de la commode à vantaux dite « aux faisceaux d’armes » pour le Cabinet du Conseil de Louis XVI à Compiègne, aujourd’hui conservée au Musée national du château de Fontainebleau.

 

À la demande de l’administration royale, Benneman produisit aussi des pastiches, parfois à la manière de Gilles Joubert, ou bien dans le prolongement du travail de Jean-Henri Riesener. Il s’agissait de créer les pendants à un mobilier déjà existant en vue d’unifier la décoration d’une pièce. Les modèles initiaux pouvaient tout aussi bien être d’une mode récente, ou d’un goût plus ancien.

 

N’apparaissant pas dans les archives du Garde-Meuble de la Couronne, certains meubles d’exception exécutés par Benneman nous sont parvenus. Le cabinet-médaillier pour l’ancienne pièce de la vaisselle d’or des appartements de Louis XVI à Versailles en est le parfait exemple. Achat personnel du roi datant au plus tard de 1789, il revêt un placage d’acajou, un placage d’ébène, des plaques en porcelaine et une garniture en bronze finement ciselé et doré. Les dix tiroirs en façade, les côtés et le plateau sont ornés de plaques vitrées composées d’ailes de papillons et de plumes d’oiseaux fixées dans la cire coulée. Malgré les ventes révolutionnaires, ce meuble précieux et étonnant regagna en 1985 sa place originelle au Musée national du château de Versailles.

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